Amiante : les laboratoires devront prouver chaque année la fiabilité de leurs analyses

Amiante : les laboratoires devront prouver chaque année la fiabilité de leurs analyses

22/10/2025

Dans le monde du diagnostic amiante, une nouvelle règle vient de tomber. L’arrêté du 3 juin 2025, publié début juillet, impose désormais aux laboratoires accrédités de contrôler chaque année la fiabilité de leurs méthodes d’analyse. Un changement discret, mais lourd de conséquences : la qualité des analyses sera désormais passée au crible de façon systématique.

Depuis des années, les acteurs du secteur alertaient sur des différences de résultats d’un laboratoire à l’autre. Un même échantillon pouvait donner deux conclusions opposées. Parfois, la faute venait de la préparation, parfois de la lecture au microscope. Ce manque d’homogénéité fragilisait la confiance des maîtres d’ouvrage et des diagnostiqueurs. L’État a donc décidé de serrer la vis pour éviter les interprétations hasardeuses et harmoniser les pratiques.

Des exigences renforcées pour les laboratoires accrédités

Concrètement, chaque laboratoire devra désormais se soumettre à des essais de performance, à la fois internes et externes. Ces contrôles, effectués chaque année, serviront à s’assurer que les méthodes d’analyse restent conformes aux exigences des autorités. En cas d’écart constaté, le laboratoire devra ajuster ses pratiques ou interrompre temporairement ses analyses le temps de se mettre en conformité. L’idée est de garantir que deux analyses, faites dans deux laboratoires différents, aboutissent à la même fiabilité de résultat.

Le texte introduit aussi une nouveauté sur le plan des compétences. Il autorise une passerelle entre les fonctions de préparateur d’échantillons et d’analyste, sous réserve de formation et de validation interne. Une manière d’encourager la montée en compétence des équipes, mais aussi de sécuriser la chaîne de traitement des prélèvements. Reste que cette exigence de contrôle annuel va forcément peser sur l’organisation des laboratoires : audits plus fréquents, temps de vérification supplémentaires, coûts accrus.

Un gage de fiabilité pour les donneurs d’ordre

Pour les maîtres d’ouvrage et les entreprises, cette réforme devrait apporter une meilleure lisibilité. Les rapports d’analyse gagneront en précision et en cohérence. Moins d’écarts, moins d’incertitudes, donc moins de conflits. À force de suivi, le secteur pourrait peu à peu regagner la confiance qu’il a perdue, souvent entachée par un manque de transparence.

L’objectif de l’État est limpide : rétablir de la rigueur dans une filière où chaque erreur peut avoir un vrai coût. Au-delà de la technique, l’enjeu est avant tout humain : rendre les analyses plus fiables pour garantir la sécurité des travailleurs, des occupants et de tous ceux qui dépendent de la fiabilité des diagnostics.

« Retour aux actualités